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2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 22:58

 

  

Tranches de vie au tendido alto n°8…

 

 











Les averses drues du milieu d’après-midi ont cédé la place à quelques gouttes un quart d’heure avant le paseo, et un temps sec et agréable, 16° : l’idéal à notre situation, 15ème rang du tendido sol n°8, prix officiel : 23,20 € (Iva incluido)

 

En face, dans les andanadas du 3 et du 4, on note quelques places qui ont du rester aux mains des revendeurs. On ne pleurera pas sur eux.

 

Heureusement que la pluie a cessé, car, en cinq minutes, ma voisine de gauche a manqué m’éborgner trois fois avec son parapluie ! Le FUNDI n’a pas encore accueilli « Carpintero », un negro entrepelado de 559 kg, né en janvier 2004. armé large et veleto que déjà, derrière moi, j’entends des bruits caractéristiques de rongeur. Au rang au-dessus, juste à ma gauche, une dame attaque un énorme paquet de « pipas ». En bas, le vieux bretteur ne peut faire que de la défense à la cape et ma voisine de gauche termine de chercher les personnes qu’elle peut connaître aux alentours. L’Adolfo vient de prendre deux piques sans aucun style et en sortant très facilement. Rares sifflets devant le refus ostensible du FUNDI à banderiller. Derrière moi, le grignotage a pris son rythme de croisière. En bas le matador se protège de la charge peu claire à droite, impossible à gauche. Deux places à droite, notre autre voisin lui hurle de changer de terrain et de citer de plus loin, seule solution selon lui pour résoudre les difficultés… Il semble que le FUNDI n’a pas bien entendu, ou ne partage pas cet avis ; toujours est-il qu’il prend l’épée pour en terminer par une estocade trasera efficace. « Qu’est-ce que c’est ces toros ? » demande un peu désolée ma voisine à sa copine du rang en dessous pendant que le public siffle l’arrastre.

 

Avant la sortie de « Repollito », cardeno ensellé et veleto, deux types ont hélé la brunette qui se promène dans le secteur avec son seau rempli de canettes de coca, sodas et, au fond, petites bouteilles de whisky et gin. Et deux verres pour remplacer ceux avec lesquels ils étaient montés ! En bas, Diego URDIALES fait joliment passer l’Adolfo à la cape. Ce toro ne rehausse pas le prestige de la devise à la cape : première pique peu poussée, seconde en reculant, parallèle au cheval ! Ensuite, la faena est inégale, quelques bonnes passes alternent avec des passages médiocres, mais l’aguante du torero et peut-être le souvenir de son succès précédent rendent le public indulgent. Ma voisine remarque que le toro a la bouche fermée (on comprend que ce comportement la surprenne) Trois-quarts d’épée en place. Pendant la petite pétition qui se découragera rapidement, je jette un œil derrière, le paquet de pipas a baissé d’un tiers et les débris commencent à joncher le sol.

 

Au murmure précédant la sortie de « Medroso », cardeno de 535 kg, encore un toro long et ensellé, il est aussi veleto, né également en janvier 2004, on comprend l’expectative devant la présence de TALAVANTE face à ces toros. Cela ne commence pas très bien : le toro est fuyard et s’approche des barrières comme pour sauter. Il jette les pattes et la tête dans des parones du torero. L’Adolfo adopte le profil bas au cheval : une pique où il se tient parallèle au peto, attitude un peu plus correcte lors de la seconde qui est peu appuyée. En bref, manso faiblard. Le piquero, ayant piqué très, très loin, se fait bruyamment raccompagner par le public. Le quite du FUNDI met surtout en évidence la faiblesse du toro. TALAVANTE s’en va d’un pas fort lent demander la permission d’en finir avec ce toro. Ce qui suivra prendra moins de temps : une série à droite, une à gauche mais ce manso incommode, réservé et faible ne plait à personne et surtout pas à TALAVANTE qui en finit d’une entière habile et d’un descabello. Ma voisine a intelligemment profité de ce pensum pour téléphoner et confier où elle se trouve et évoquer la corrida de Palha, l’autre épisode où un toro brisa la barrière pour sauter dans le callejon… A l’arrivée de l’arrastre, fin de la conversation. Je ne sais pas si les pipas donnent soif mais, si c’est le cas, les deux compères plus bas, un peu plus incertains dans l’allure et l’expression, ont rappelé la préposée au ravitaillement. Deux gin-tonics de mieux tandis que l’Adolfo repart sous les sifflets. Les deux types, à l’élocution plus pâteuse, se plaignent à présent auprès de la brune excédée, que leurs verres fuient…

 

« Je n’ai absolument aucun espoir dans le FUNDI ! » annonce péremptoirement le spectateur derrière moi quand débouche « Sevillano » toujours cardeno, toujours veleto, toujours né en janvier 2004 , un poil moins lourd que les précédents avec ses 527 kg. Le FUNDI n’est pas un capeador de rêve, ce qui n’est guère gênant ce jour, vu le peu de disposition de ce lot. Donc juste un toreo de lidia pour canaliser la course avant l’entrée des piqueros. Le toro ne veut pas faire honte à ses prédécesseurs. Il se montre peu vindicatif et sort facilement de la première rencontre, anodin dans la seconde. Petites protestations lors de la chute du toro lors des palos où le FUNDI ne s’est toujours pas souvenu qu’il banderillait, le public non plus du reste. A gauche, on verra quelques bonnes naturelles bien conduites et rematées. A droite, le toro avait clairement montré d’entrée qu’il ne fallait pas venir l’embêter sur ce coté. Le FUNDI, avec une obstination consciencieuse, y reviendra quand même vers la fin de cette faena qui se délite. On pense en finir sur cette impression mitigée quand le torero se joue la vie sur un estoconazo époustouflant sur cette corne droite si relevée, si dangereuse. Le voilà pris, soulevé, secoué durant deux ou trois secondes interminables. On le devinait accroché, le voilà libéré parce que la taleguilla, en lambeaux, a cédé. Le toro va mourir sans puntilla et le torero, digne, sans en rajouter, rejoint le burladero en protégeant sa pudeur avec la muleta repliée.

Les tendidos blanchissent. L’oreille tombe, indiscutable pour tous sauf pour une centaine d’irréductibles du « 7 » à une quarantaine de mètres à notre droite. Ceux-là vitupéreront jusqu’au passage devant eux du FUNDI pendant la vuelta, qui, léger sourire aux lèvres, les regarde sans les voir. L’Adolfo est parti depuis longtemps, sous des sifflets mérités, lui.

 

« Comadron » a du manger dans la gamelle des autres quand il était petit. Né en avril 2004, il affiche 612 kg sur la balance. Comportement identique au précédent à la cape, ce qui laisse le temps à ma voisine de disserter sur le temps : « On a une bonne après-midi, pas froid, pas de pluie… ». Le poids lourd se montre vaillant et puissant à la première pique mais plus retors dans la seconde, contournant le cheval par l’avant puis tentant de lui crocheter la patte avant droite. Le picador a été bien et reçoit des applaudissements mérités. TALAVANTE y va d’un quite par véroniques en tablier plus une demie très torera. Est-ce que cet épisode suffit pour qu’URDIALES entrevoît le succès ? Sans doute, puisqu’il va brinder ce toro. Il va bientôt déchanter devant la fadeur de ce toro avec lequel il ne s’accordera jamais. A droite, altercation théâtrale entre le tendido alto et l’andanada au-dessus. On s’apostrophe, on hurle, on se menace, bref, on s’occupe. Trois naturelles de face ne réchauffent pas spécialement l’ambiance mais le bajonazo, même en « mete y saca », la refroidit définitivement. Départ de l’Adolfo sous les sifflets. Notre voisin de droite qui n’avait plus gueulé depuis un moment, avait repris de la voix. Il s’en excuse : « Pardon de tant crier, mais j’ai raison, non ? » A ma gauche, ma voisine, curieuse, finit par me demander pour quel journal j’écris.

 

L’irruption de « Murcianito » un cardeno gaillard de 565 kg, né en mars 2004 interromps notre conversation. Rien de notable à la cape. Une première pique en reculant après le contact. De la deuxième, brève, il sort aussitôt. Aux palos, il démarre tard mais poursuit les banderilleros. TALAVANTE part calmement au centre et brinde au public. Suivra une faena plaisante construite sur la charge encastée à gauche, très apaisée à droite. Début au centre par deux doblones. A la quatrième naturelle, le toro accroche le mollet gauche de TALAVANTE qui s’accroche au cou de l’Adolfo tel un forcado. Le torero maîtrise la fougue à gauche et accompagne avec rythme à droite. Trois trincheras très allurées pour terminer. Le public a peu à peu suivi, soutenu, vibré. Le succès était à portée de l’épée mais un pinchazo, une entière et deux descabellos limitent la pétition. L’Adolfo eut sa part d’applaudissements. N’empêche que le pas très lent du burladero jusqu’au centre de l’arène et le salut avaient une sacrée allure !

 

Au fait, un bruit familier avait cessé. Je me retourne. Le paquet est vide et gît sur un tapis de débris.


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commentaires

B
Cher ami,j'ose .Si cette tarde ne t'as pas laisse un souvenir imperissable compte tenu du comportement des toros pourtant bien présentés ,elle est truculente pour le lecteur et confirme que les plazas mythiques, que ce soit Las Ventas ou La Maestranza de  Séville deviennent de plus en plus des lieux loin de l'ethique taurine  et qu'apres tout il vaut peut etre mieux aller à Montsoué et autres villages Landais à moins que l'inflation des places ne nous l'interdise.
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B
<br /> Personnellement, je ne hiérarchiserai pas. Je suis ravi d'assister à une corrida à Las Ventas, à Vista Alegre mais me rendre à Vic, à Roquefort ou à Rion me plait tout autant pour autant que<br /> l'affiche soit attirante.<br /> <br /> <br />