On nous avait annoncé une nouvelle volonté, un nouveau souffle, un souci de consultation, une transparence inédite, une sourcilleuse exigence, bref nous allions voir la différence !
Le renouveau s’annonçait bien, du moins pour la taquilla. Le « mano a mano événement » avait ramené quelques unes des brebis égarées de l’abonnement, on concédait bien que certains cartels suscitaient beaucoup d’engouement, euphémisme pour signifier qu’hormis le jeudi, on trouverait des places jusqu’au bout.
Le grand timonier Pierre Martin avait expliqué publiquement qu’on avait « secoué » Chopera, que les représentants des clubs taurins avaient fait valoir leurs points de vue et collaboré efficacement. D’après le fruit des réflexions communes, la présence d’Encabo « …s’était imposée depuis janvier… » pour la corrida de dimanche. S’il n’était guère loquace sur les Vellosino (On devine pourquoi…) il justifiait la présence de César Jimenez devant les Moïses Fraile en expliquant : « …qu’il traversait un mauvais moment mais il peut exploser… » (Curieuse justification qui se vérifia, mais pas tout à fait dans le sens espéré). Quant à Lopes Chaves, il s’agissait d’un torero « …sûr et franchement bien… ».
Alphonse Allais écrivait que ce qui était gênant avec les prévisions, c’étaient qu’elles concernaient l’avenir. On n’ira donc pas plus loin dans la cruauté. Cependant, il serait anormal de ne pas rappeler certaines évidences que tout aficionado moyennement averti savait et qu’il serait donc étonnant qu’un président de commission taurine ignore, à savoir :
-que la ganaderia de Vellosino se distingue actuellement par son absence de caste.
-que L-M Encabo, C.Jimenez ou Lopez-Chaves constituaient des choix désastreux.
Pour confirmation a posteriori, ces trois toreros laissèrent passer des toros qui auraient offert leurs oreilles à d’autres plus capables ou décidés.)
Sur les toros, je ne peux parler que des Margé, Adelaïda Rodriguez et Moïses Fraile, ayant heureusement choisi d’éviter les deux autres corridas. Sur les deux premiers fers, aucun reproche ne saurait être fait, la présentation sérieuse faisant honneur à la plaza. Sur les Fraile, comme (selon les commentaires avisés) pour les Vellosino et autres Valdefresno, on retrouve ce type de torito aimable collaborateur au mieux, débile agaçant au pire, que réclament les vedettes.
Une année encore, les spectateurs sont sortis déçus, les aficionados désabusés ou mécontents de la plupart des spectacles. On a affiché une volonté de rigueur pour le tercio de piques, les piqueros ont piqué aussi mal que d’habitude. La « Corrida-événement » s’est révélé un pétard majuscule. Notre Feria demeure sans identité, sans crédibilité.
A qui la faute ? A la fatalité ? A Chopera qui dut quitter la place sous les huées lors de la dernière journée ? A la commission taurine qui n’offre pas les conditions de compétences suffisantes ou qui ne possède pas l’autorité pour faire valoir ses choix à l’empresa ?
En l’absence de réponse, et dans l’attente d’une auto-critique véritable, Mont-de-Marsan s’enfonce un peu plus d’année en année dans sa médiocrité. Pour paraphraser Caton, le Plumaçon doit-il être détruit ? Non, mais, sur le plan matériel d’abord, il conviendrait de profondément le repensr en terme de confort. Un coup de peinture ne suffit pas. Ces arènes sont les plus inconfortables du Sud-Ouest. Qu’on installe des bars fonctionnels dans les couloirs, que les toilettes possédent un peu plus de modernité et surtout, le plus important, que l’on abandonne l’esprit de lucre pour offrir des places du minimum de largeur acceptable. Il est absolument scandaleux d’être ainsi serré en payant des places à des tarifs prohibitifs. Faute d’une prise de conscience de ce triste état de fait, parions que beaucoup d’abonnements ne se renouvelleront pas l’année prochaine. Qu’ensuite il se dégage enfin, à la lumière des multiples échecs passés, une véritable politique et une farouche volonté de sortir le Moun de l’ornière où il se trouve.
P.S Pour clore le tableau il faut encore que des bêtises énormes soient écrites dans les journaux. La palme dans cet exercice pourrait aller sans conteste à B.J (Voir S-O du 25.7.07). Relatant la novillada matinale qui enchanta tout le public grâce à la présence encastée des Sanchez Arjona, il écrit : « …En revanche conseillons leur (aux organisateurs) également de méditer sur les leçons d’aujourd’hui au moment de choisir le prochain lot de novillos. Malgré une très bonne présentation, on savait l’élevage de Sanchez Arjona peu propice au triomphe et plutôt collant dans les mollets des novilleros… ». Faut-il en rire ou en pleurer.. ?