J’ai été surpris par le flot de critiques qui s’est abattu sur Marc Amestoy pour sa manière de présider la dernière Feria de la Madeleine.
Ne connaissant ni de près ni de loin l’homme, je me sens d’autant plus libre pour parler de ce sujet. Que lui reprochent ses détracteurs ?
De trop personnaliser sa présidence. Veulent-ils un ectoplasme au palco?
De faire appliquer le règlement des deux piques (point qui, me semble-t-il, était plutôt une exigence de la commission taurine). Sur ce point, il faut être clair : le président n’est responsable ni de la faiblesse des ganaderias choisies (regardons plutôt du coté des exigences des figuras) ni de la maladresse ou du je-men-foutisme des cuadrillas.
D’exiger la pose d’au moins quatre banderilles sur le toro avant de changer le tiers. Ces opposants préféreraient-t-ils qu’on se contente de deux banderilles ? D’une ? Ou radicalement qu’on supprime ce tiers pour permettre à ces toros si justes de forces de ne pas arriver totalement exténués dans la muleta des vedettes de la toreria ?
De ne pas faire jouer assez souvent la musique. Je fais partie des admirateurs de l’Orchestre Montois. Pour autant, ce groupe musical ne doit pas devenir la vedette des corridas montoises et une bonne faena peut s’apprécier au moins autant sans paso-doble qu’avec.
D’être trop sévère pour l’attribution des trophées. Sur ce point, il est possible que le refus initial suite à une forte pétition l’ait enfermé dans une logique contraignante. Mais , de l'avis général, on n'a pas assisté à de vrais dénis de justice durant ces cinq corridas…
Alors de grâce, qu’on cesse de se tromper de cible, la présidence n’est en rien responsable de la médiocrité de la Madeleine 2007. Que l’on s’interroge plutôt sur les choix discutables de certains fers, de certains toreros, plus généralement sur les errements de la gestion de la Feria montoise plutôt que de chercher des boucs émissaires faciles.