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Des éditos et des compte-rendus libres et indépendants sur les spectacles taurins du sud-ouest.

A l’ancienne

Corrida du 20 juillet 2014 à Mont-de-Marsan

 

 

 

 

Une soirée bien loin des fadaises du genre « toro-artiste », des pamoisons des rombières de barreras devant les «changements de mains divins » ou des naturelles qui « arrêtent le temps ». Ce soir là, cela sentait le brutal, le viril, la sueur à coup sûr, les larmes éventuelles. Pas l’émotion bon-chic bon-genre mais la vraie peur. C’était simplement la « Fiesta brava », authentique.

 

 

 

___________

 

 

 

Saluons les protagonistes de cette soirée, six exemplaires de MIURA superbes d’allure ( un bémol pour le cinquième) hauts, lourds, ensellés, et très armés. Et une remontée des gènes typiques de leurs ancêtres dans cette inquiétante attitude, ce danger sourd de chaque instant, ces hachazos assassins, ces retours diabolique, ce genio permanent. Des animaux qui valorisent tout ce que fait le torero, qui font que l’on ne s’ennuie jamais lorsqu’ils sont en piste.

 

 

 

RAFAELILLO reçoit « Soltero »  par deux largas de rodillas, la seconde laissant bien comprendre qu’il vaudrait mieux pour lui qu’il n’en fasse pas une troisième. Le Miura se montre assez brave en deux rencontres et allègre aux banderilles. Brindis au public. Bien que son adversaire soit déjà plus grand que lui debout, le torero débute  par quatre passes à genoux. Suivra une bataille de trois autres séries où les coups de têtes, les retours aussi vifs qu’un chat, la menace permanente feront peser une ambiance lourde. Du torero sincère où chaque passe représente un risque. Estoconazo époustouflant ! Soltero »  vacille puis s’écroule en moins de trente secondes. Et l’arène explose de soulagement et d’enthousiasme. Enorme pétition de la première puis de la seconde oreille que le président ne concède pas. Double vuelta.

 

 

« Pataslargas »  âgé de cinq ans et demi, aux armures très larges, possède une charge forte à la cape d’où une série de véroniques vibrantes. Trois rencontres au cheval où le picador mesure le châtiment. Charge spontanée et allègre qui permet aux banderilleros de briller et de saluer. Le brindis à Marie Sara amuse le public. La faena débute de manière confuse, le torero est débordé et se fait punir par le Miura, heureusement sans dommage. RAFAELILLO revient à plus de simplicité et de sérieux pour tirer deux séries simples, sincères, exposées, courageuses. Un pinchazo, une demie-épée trasera, un descabello. Forte pétition et oreille méritée. Torero !

 

 

ROBLEÑO n’a plus le supplément d’âme qui renversa cette arène voici deux ans. Avec « Naranjito », un toro andarin en début de faena, compliqué et menaçant, il se montra laborieux et prudent et de plus, tua très laidement.

 

Le cinquième,« Velero » se montre médiocre aux piques mais bien au tercio de palos (salut des banderilleros). Un toro très peu rassurant, un torero digne certes mais très peu rassuré et là encore, une conclusion médiocre.

 

 

Pour Javier CASTAÑO aussi, la soirée fut difficile du fait de ses deux adversaires. « Flamenquillo » avait été protesté, à tort, par une partie du public à sa sortie pour une boiterie imaginaire. Il affiche une charge agressive à la cape et met en échec les banderilleros pourtant d’ordinairement brillants. Il s’était montré correct sans plus dans deux piques. Le torero le cite de loin mais doit rompre à droite comme à gauche face à la tête chercheuse du Miura. Faena de combat et de défense imposée par la rouerie de l’adversaire. Le torero profite de la spontanéité de charge pour tuer  à recibir . Mais l’épée est basse et en travers. Suivent deux descabellos. Silence pour le torero. Applaudissements à l’arrastre.

 

C’est « Aguileño » qui va clore la Madeleine. Très court de charge à la cape, il ne permet rien au torero. Curieux comportement aux piques. Le toro part de très loin, repart du cheval après le contact puis prend une pique bien poussée. Scénario identique ensuite. On note une superbe paire de banderilles. Cité de loin, il vient avec force mais oblige le torero à rompre au troisième derechazo. Viendront ensuite deux séries à droites et deux à gauche, où il ne s’agit pas de composer la figure ni de rechercher l’esthétique mais seulement d’éviter le coup de corne.  L’estocade  parait bonne dans son exécution mais l’épée, contraire, résulte atravesada. Un descabello. Applaudissements.

 

 

 

2.15 H de spectacle intense. Temps très nuageux et menaçant mais pluie évitée par miracle. Arènes pleines d’un public attentif et intelligent qui salua par des applaudissements les deux toreros qui n’avaient pu que faire face mais dont le mérite était néanmoins grand.

 

P.S A noter le saut en piste d’un anti-taurin avant le paséo enlevant son tee-shirt pour montrer des slogans inscrits sur son torse. Désolé de dire à ce garçon que sa cause n’a pas avancé mais qu’au contraire l’aficion est sortie bien renforcée de cette soirée.

 

 

 

Vu du balconcillo ombre ,   79  €

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