Les "anti", même absents , nous pourrissent nos aprés-midi. Ou du moins, ils les gênent en mobilisant forces de l'ordre et pose de barrières d'où détours en conséquences. Ne pourrait on être plus directifs avec cette engeance plutôt que si précautionneux ..?
Nous voilà installés dans cette enceinte où comme la moitié de cette arène, nous avons nos habitudes une fois par an. Ciel changeant mais majorité de soleil et température idéale. La trentaine de musiciens (record mondial en pourcentage par rapport à l'assistance) donne déjà du décibel avant le paséo . Pas génant, ce le sera plus lors des faenas, le niveau sonore gommant les réactions du public.
Le lot de LA QUINTA était trés beau, avec une restriction pour le second de mine peu avenante . Le sixième , trés haut , déparait un peu par rapport au reste de l'envoi.
Au moral , variable . Deux novillos vraiment intéressants : les troisième et cinquième qui , par leur comportement encasté, suscitèrent l'attention des gradins et donnèrent de la valeur à ce que firent les novilleros, tout en redonnant le lustre que cette placita mérite.
Les deux premiers, mous et sans race, se laissèrent toréer sans rien transmettre. Le quatrième était un manso retors ; le sixième afficha un comportement très bizarre, paraissant ne pas voir de près et regardant haut et loin à la sortie des rares passes qu'il voulut bien prendre.
Au cheval, châtiment très limité (du fait aussi des novilleros qui réclamaient le changement après la première pique ). Seul le dernier, au gabarit de toro, prit deux piques. Pour les autres (premier, troisième et quatrième), une seule rencontre. Le deuxième et cinquième allèrent deux fois au cheval, le second contact étant symbolique.
Comme souvent, la chance n'est pas toujours bien répartie entre les toreros. Ce jour, c'est CABALLERO qui hérite du mauvais lot . Elégant et superficiel devant la guimauve sortie en premier, on s'ennuie poliment. Il brinde ensuite à une jeune personne le manso codicioso. Alternative : soit il se moque d'elle, soit il se surestime, car il doit abréger rapidement se trouvant sans solution.
B. JIMENEZ se montre sans sitio devant le deuxième qui montre de l'allant jusqu'à la faena . Quelques naturelles de face constitueront le plus intéressant d'une faena sans relief du fait de la noblesse très fade de son adversaire. Deux-tiers d'épée et le tournis des capes font tomber le novillo, sans honte, le novillero laisse le puntillero faire son travail ! Salut au tiers de l'impudent qui voudrait transformer ce geste en vuelta. Il est aussitôt rappelé à l'ordre par le public et rejoint le burladero .
Devant le très bon cinquième, qu'il mène très bien à la cape avec autorité, il se montre ensuite truqueur à la muleta, donnant des passes sans toréer, sans aucun engagement. Il tue en se jetant dehors, d'une entière en travers. Mais comme il sait vendre son bazar auprès de la frange du public la moins avertie... Oreille. Le meilleur moment : deux paires de banderilles exposées du péon qui doit saluer (de même que le picador ).
ROCA-REY fut autrement plus intéressant en cette soirée. Un toréo marqué par le sitio et l'élégance des gestes face au troisième . Il tue d'une entière contraire en étant bousculé car il est resté devant le novillo en enfoncant l'épée. Oreille très fêtée.
Il ne peut confirmer face au bizarre (voir plus haut ) sixième qui ne permet rien ou presque. Il tue néanmoins ce (très haut!) novillo avec une grande détermination d'une entière très efficace . Garçon à revoir avec plaisir .
L'espace de deux novillos, nous avons retrouvé "notre" Roquefort.
Vu du sixième rang ombre , 39 €.