Des éditos et des compte-rendus libres et indépendants sur les spectacles taurins du sud-ouest.
Entendu samedi lors de la tertulia de la mi-journée sur RFBG. Un journaliste de cette radio (toujours bien plus disert et préoccupé par les toreros que par les toros) revient sur ce qui semble être une obsession chez lui, les trophées. Ou plutôt l’octroi trop chiche à son goût des oreilles. Et de gloser sur sa conception de la Présidence d’une corrida dont le rôle essentiel devrait consister (non pas, comme on pourrait naïvement le croire, à s’occuper de choses aussi superflues que les tercios de pique ou de banderilles) mais à « lancer les corridas » (sic) en donnant une oreille, de préférence au premier taureau, même si le public ne la réclame pas. Et d’ajouter que « …rien ne l’empêche règlementairement… »
Saisi d’un doute par tant d’assurance, j’ai consulté le dit règlement. Citons-le. Article 82.2 du règlement taurin : « …L’attribution d’une oreille sera accordée par le Président à la suite d’une pétition majoritaire dans le public ; la seconde oreille d’une même bête sera entièrement de la compétence du président qui prendra en compte la pétition du public, les conditions de la bête, la bonne conduite de la lidia dans tous ses tercios, le travail effectué tant à la cape qu’à la muleta et principalement à l’estocade… »
Tout est dit. Ou plutôt écrit. On se désolera donc qu’un article cruel de ce règlement inhumain aille contre la philanthropie généreuse de ce journaliste pour qui l’allégresse générale est bien plus importante que le nombre de piques, de banderilles, le poids, la caste, la force ou les armures des toros. Bref, plus importante que le sérieux et la rigueur du spectacle.