Le picaresque et passionnant portrait du PANA (cf. « EL PANA ,la légende du Boulanger » paru dans le numéro 11 de Terres Taurines) nous avait fait redécouvrir un nouveau monde où la vie des toreros ressemblait, par son fatalisme et son romantisme aux images jaunies, à la légende des frasques, des excès, du mépris de la vie et de la mort, bref à tout ce qui faisait des matadors des êtres fascinants.
En voici un nouvel exemple avec Jorge de Jesus « EL GLISON » qui (voir Mundo Toro du 30/03/07), pour un documentaire télé, réalise la lidia d’un toro sur une plage mexicaine, les pieds à la lisière des vagues, vêtu d’un maillot de bain ! Après un début de faena réalisé de manière orthodoxe (je veux dire avec une muleta), il va poursuivre avec une de ces mini-planches qui servent aux gamins à glisser sur les vagues. Leurre moins efficace semble-t-il puisque la démonstration de toreo marin tourne court : quatre côtes cassées et trois trajectoires entre dix et quinze centimètres dans la cuisse gauche.
Avec un large sourire, sur son lit d’hôpital, Jorge explique, d’abord de manière pratique l’utilisation de la mini-planche par la lourdeur de la muleta trempée par l’eau de mer ; ensuite de manière plus symbolique : « ...parce que le toro brave existait avant nous et que l’homme ne possédant alors ni cape ni muleta, il lui fallait bien trouver un moyen pour tromper l’animal. »
Et, pour conclure et signifier l’essence de notre séjour sur terre , une sentence ne nécessitant pas de traduction : « Prefiero morir vivo que vivir muerto. »
