Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

www.basta-ya.net

Accédez directement à ce blog grâce à l'URL :
http://www.basta-ya.net

Recherche

Réagissez !

Vous pouvez réagir à tous les articles de Bronco en cliquant sur le lien commentaire (x)présent sous chaque article.

Articles RÉCents

29 juin 2009 1 29 /06 /juin /2009 22:12

 

 

 

Cette tarde fut de celles dont on sort à la fois satisfait tout en se posant des questions sur le spectacle. Quand le ressenti nécessite une analyse, des nuances, pas toujours faciles à expliquer selon le questionneur plus ou moins profane qui peut estimer que, décidément, les aficionados sont des gens bien compliqués, incapable de répondre de manière simple à des questions simples. Mais il faudrait au préalable exposer  que ce décorticage fait justement partie des plaisirs de l’aficion. Alors, au vu de l’ampleur de la tâche, on renonce et l’on répond « Oui » ou « Non » pour satisfaire la curiosité de l’interlocuteur.

 

 

Traitons d’abord du lot de FUENTE YMBRO. Il était annoncé superbe, il l’était. On l’imaginait compliqué, il le fut moins que prévu. Passé le toxique premier, les cinq autres permettaient, à des degrés divers, de bâtir des faenas de part leur grande mobilité associée  à une noblesse souvent matinée de mansedumbre, voire de genio. Au cheval, on ne vit rien de vraiment brillant, les comportements allant du très médiocre au juste correct. Néanmoins, si l’on ne s’ennuya pas durant les près de trois heures du spectacle, on le doit d’abord aux novillos jamais fades.

 

La prestation du trio sud-américain mérite aussi des commentaires :

 

Choisir comme apodo « EL CALIFA  DE ARAGUA » en dit déjà long… Soyons honnête avec le calife qui fit front avec dignité devant le dangereux premier qui jetait les pattes et le serrait déjà à la cape. Il réalise aussi un tercio de banderilles méritoires, le novillo jetant la tête lors des poses. Début de faena à droite où au vu des hachazos, on pressent la suite de l’histoire. Au quatrième derechazo, le soudard se jette sur lui, le bouscule et le piétine. Par chance, juste un petit peu de rouge au dessus de l’œil noir. Le calife, non sans courage, tentera encore, avec une circonspection bien compréhensible, de  faire passer des deux cotés le manso qui finit par s’échapper vers les planches. Une entière plutôt bien placée et efficace pour expédier en enfer un manso décasté et dangereux.

 

J’ai beaucoup moins apprécié sa prestation devant le quatrième, un novillo mobile, à la noblesse  sans classe. Il se montra mobile à la cape, brouillon aux banderilles, anodin et sans profondeur à la muleta. Une bonne estocade d’effet rapide lui permit de couper une petite oreille.

 

Signalons enfin son « geste » lors de la paire de banderilles offerte par son compañero au dernier novillo. D’abord, il refuse de passer en second et nous offre un numéro inattendu : il cite le novillo du centre puis jette, d’un mouvement de jambe, une, puis deux zapatillas vers le toro pour déclencher la charge et poser une paire ….à novillo passé ! Quel cabot…

 

 

J’avais suivi avec intérêt la période des non-piquées de Santiago NARANJO. Il faisait preuve de sérieux et de courage dans son toreo. Depuis qu’il est passé à l’étage supérieur, je ne l’ai jamais vu bon. Confirmation ce dimanche avec une perte de terrain constante à la cape, y compris dans le quite, face au premier novillo. Médiocre et menacé aux palos. Il brinde à Richard Millian, réalise un début vibrant assis sur l’estribo. Ce sera le meilleur de la faena. Ensuite, face à la charge un peu désordonnée mais sans malice du novillo, il se montrera très en dessous, se contentant de « tirer des lignes » plutôt que de toréer. Une estocade tombée et quatre descabellos le privent d’une oreille qui aurait été une prime au trucage. Salut au tiers puis entame de vuelta avortée au vu des protestations.

 

Face au novillo-toro violent  qui lui échut ensuite, il se fait d’abord arracher la cape. En deux tentatives (palos partagés) il ne parvient qu’à poser une banderille (après le cambio !).  Début de faena où la cuadrilla lui crie « Abajo ! Abajo ! » Trop tard…Il prend le TGV en pleine figure mais s’en sort seulement secoué. Le novillo n’est pourtant pas très malintentionné mais requiert un torero qu’il n’a pas en face. On lui conseille de faire trois passes et un pecho et ainsi, les séries se passent sans mal. Sans mal, mais sans aucune qualité tant le petit colombien se tient « fuera de cacho. Les desplantes de fin sont vraiment de trop. Le public, ému par le contraste entre le volume du novillo et le frêle torero, se serait laissé abusé mais la justice immanente (et le faible engagement à l’épée ) ramènent les tendidos à la raison. Un pinchazo, une épée très basse ; quatre descabellos après un avis. Cela n’empêche pas le jeune escroc aux mimiques forcées de se lancer dans une vuelta que personne ne lui réclamait.

 

 

Angelino DE ARRIAGA m’a beaucoup plu.  Il ne fut pas seulement bien à la cape, comme tout torero mexicain qui se respecte, mais avec en plus des originalités très bien venues. Aux banderilles, il nous gratifia d’une invention (que je crois dictée par les circonstances) en exécutant une étonnante figure près des barrières mi-violin mi-quiebro au sixième.

 

Il avait débuté sa première faena  par un cambio au centre (avec un petit pas en avant salvateur !) puis avait mieux fini que débuté face au troisième, un benêt agité. On avait pu apprécier une série à droite élégante, avec une planta torera évidente. Bonne et efficace conclusion à l’épée. Oreille.

 

Etonnante et réjouissante fraîcheur à la cape pour le sixième. Interminable tercio de banderilles du fait d’une cuadrilla à la rue et des novilleros sans décision à ce tiers. Puis, vint une faena comportant des passages de grande qualité. Deux séries de naturelles d’une longueur rare, templées, mandées, exploitant au mieux la charge de classe du novillo sur ce bord. A droite, ce fut accroché, le Fuente Ymbro protestant et cornéant à merci, avant de se désintéresser de la muleta et de chercher l’abri des planches. Avant d’en finir, le mexicain joufflu avait réalisé un redondo inversé avec un changement de main d’une douceur de rêve. Entière contraire efficace et nouvelle oreille pour une sortie en triomphe très méritée. Après DEL ALAMO (dans un autre style), voilà deux découvertes en novillada. Dans une même temporada, quelle chance !

Partager cet article
Repost0

commentaires