La lecture de ce classement laisse songeur du début jusqu'à la fin, pour des raisons différentes .
C'est le FANDI qui fait la course en tête, largement, avec 68 corridas et 134 oreilles et 9 queues. Quand on connait les limites du torero en dehors du deuxième tiers, il y a de quoi s'étonner. Mais en y regardant de plus près, on constate que près de la moitié de ce score est réalisé dans des arènes de troisième catégorie. Sur les trophées obtenus, les chiffres sont encore plus éloquents : 97 oreilles gagnées en plazas de troisième, 34 en deuxième et...3 en première .
A comparer avec le CID, deuxième avec 54 courses et 56 oreilles dont 7 en première, 22 en deuxième ; avec PONCE : 53 courses et 55 oreilles dont 9 en première, 22 en deuxième et surtout avec CASTELLA : 51 courses pour 55 oreilles dont 23 ( ! ) en première et 27 en deuxième. Si, comme à Bilbao avant-hier, on considère qu'on lui en a "volé" beaucoup, la saison du biterrois est réellement remarquable.
Viennent ensuite dans l'ordre : RIVERA ORDOÑEZ (51) peu vu en France et peu dans les grandes Ferias (seulement 4 contrats en première), J.J PADILLA (43) sur sa lancée des années précédentes ...; MORANTE (42) qui ne court pas les chiffres ; EL CORDOBES (44) score qui masque une dévaluation du torero (une seule prestation en première catégorie) ; César JIMENEZ (39) mais 12 en première et FINITO DE CORDOBA (38) dont les pueblos profitent (seulement deux corridas en première et neuf en seconde).
On s'étonnera de ne voir le JULI que 11 ème (36) mais treize en première au contraire de JESULIN (35) dont deux en première. Plus loin , GALLO vient avec 31 contrats mais dix en première, soit moins que PERERA (29) mais treize en première. FERRERA torée autant que RINCON (26) ; CONDE distille bien moins souvent son art et ses fracasos (25) dont seulement trois en première .
Cohabitent plus loin des artistes prudents : Manuel AMADOR (15) et des "valientes " : ROBLEÑO (15). Julien LESCARRET fait presque autant (13), soit plus que TALAVANTE (10) dont on entend pourtant beaucoup plus parler.
Plus bas, dans une zone qui commence à faire pitié, on trouve des noms comme Jesus MILLAN (8) dont aucune en première et une en seconde. Oscar HIGARES (6) dont une en première, est presque dans l'oubli, comme LUGUILLANO (6) et une en première aussi.
Et la liste, devenant pathétique s'allonge jusqu'au 195ème : Victor Manuel BLASQUEZ, dont je me souviens l'avoir vu novillero et qui n'a enfilé, cette année, qu'une seule fois l'habit de lumières. Je suppose qu'il doit méditer sur la dure condition du matador de toros, dont pour la grande majorité, une fois l'alternative passée, il ne subsiste qu'un titre ...