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La chose n'est pas aisée mais sera peut-être obligatoire à l'annonce des prévisions de la météo acquise semble-t-il à la cause des "antis" cette année . De même qu'on n'est jamais sûr de l'issue d'une corrida, souhaitons que les prévisionnistes célestes se trompent aussi .
Quoiqu'il en soit , si "lo tiempo no le impide" , compte-rendu de la Feria vicoise à venir ...
Mérité affirmeront certains, légitime compléteront d’autres, logique concéderont les moins séduits par son toreo, toujours est-il que Sébastien Castella a triomphé à Madrid, voire de Madrid, de lui-même et face à la planète des toros.
N’ayant rien vu de cette corrida, ne serait-ce que par télévision interposée, je me garderai bien de tout jugement de valeur. Pour autant,j’éprouve une grande satisfaction de deux sortes : la première, que la tauromachie française, fille aînée de l’aficion, soit reconnue à travers une véritable figura, la deuxième, que ce garçon dont on connaît les fêlures, obtienne enfin un des triomphes dont on le sentait profondément frustré.
Dédions-lui donc l’élogieuse conclusion de la reseña parue sur le site de Mundo Toro à propos de la corrida d’hier :
« …Et maintenant il n’est pas français, bien qu’il le soit. A présent il n’y a aucune excuse, ni objection, ni ambiguïté, ni doute, ni interrogation. C’est plus que cela, Castella nous fait une grande faveur. Jeune, intelligent, très cosmopolite, secret…venu du pays de Sarkozy, dont l’histoire perpétue des vertus de liberté et de tolérance, un héros est né qui parle la langue de Verlaine, de Voltaire, de Rousseau et de Montesquieu…et aussi, plus virilement, celle de Goya, de Picasso et de Camaron, celle d’un homme amoureux, d’un adolescent exalté, celle enfin d’un passionné qui s’accroche à la vie parce qu’elle vaut la peine d’être vécue…Castella tient le langage de la passion et de la vérité. Tandis qu’une jeunesse blasée prépare ses beuveries printanières, un garçon nous donne une leçon en termes d’engagement et de don de soi. Il s’agit là de la définition de l’art de toréer. »
Pour poursuivre dans les commentaires sur les cartels ( voir celui d'Olivier ) , comment ne pas déplorer , au moins autant que celle de Rincon, l'absence de Juan BAUTISTA qui vient de faire trés bonne impression à Madrid .Incompréhensible . Sur la novillada sans chevaux, pourquoi préférer Thomas CERQUEIRA , passé plus qu'inaperçu à Bougue , à Mario GUIRAO , perfectible certainement , mais qui fit preuve de beaucoup d'enthousiasme lors du Bolsin .
Quant aux toros , attendons pour voir , mais choisir des VELLOSINO est de nature à désespérer l'aficion torista...
Il est vrai Fred qu'une part des personnes présentes aux arénes n'y vient que par un effet de mode , voire de snobisme . On l'a vérifié il y a des années à Nîmes ou il était trés bien vu de figurer dans les tendidos ( les plus bas et à l'ombre s'entend...)
Mais cette pseudo-aficion n'a pas de constance et s'évanouira pour des occupations plus en vues quand le vent de la vanité tournera .
Sur ce que tu considéres comme un plagiat de la culture hispanique , il faut nuancer . Bien sûr qu'une frange marginale cultive des faux-semblants dans les Ferias . Pour autant , pour reprendre les paroles de C. Nougaro , l'"Espagne pousse ici sa corne" dans l'esprit et le ressenti des aficionados .La proximité géographique et humaine n'est pas artificielle .Et pour les enfants des écoles ,au désespoir de leurs maîtres, "taureau " s'écrit tout naturellement "toro"...
J'avais cru lire il y a quelques mois qu'on attendrait le terme de la San Isidro pour annoncer les cartels montois. A peine le cycle madrilène entamé, les voilà proclamés...
Rien de vraiment révolutionnaire et une grande disparité dans les cartels. Certains sont résolument "taquileros" (le 23 avec le JULI et MANZANARES ; le 24 avec le CID, CASTELLA et C.JIMENEZ et surtout le "mano à mano " PONCE-CASTELLA), d'autres risquent de laisser de la place dans les tendidos (le 22 avec LIRIA, ENCABO et LESCARRET) et le 25 (FUNDI, LOPEZ CHAVES et CRUZ).
Une novillada et un mini novillada sans chevaux complètent la Feria. On reviendra sur tout cela et surtout sur les élevages retenus. Pour ma part, je serai de la corrida de MARGE, de celle d'ADELAÏDA RODRIGUEZ, des novilladas avec et sans chevaux.
A noter une bonne idée : un président unique pour toute la feria. La cohérence ne saurait nuire.
P.S Avec un peu plus de patience, les organisateurs se seraient souvenus de l'existence de ROBLEÑO.
Finale du Bolsin : Miguel CUARTERO vainqueur pour l’ensemble de son œuvre
Dimanche 6 mai. Arènes de Bougue. Temps ensoleillé et agréable devenant frais en fin de spectacle à cause du vent. Public nombreux et attentif qui aurait fait beaucoup de peine aux « antis » vue la proportion non négligeable de jeunes et d’enfants. Vu du tendido couvert à 16 €.
Première partie du spectacle : Miguel CUARTERO (oreille) ; Mario GUIRAO (vuelta) ; TOMASITO (oreille).
Qualifiés : Miguel CUARTERO ( Salut au tiers ) TOMASITO ( Salut au tiers).
Miguel CUARTERO est déclaré vainqueur à l’unanimité du jury.
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Un finaliste sur trois, je n’avais pas vu les choses comme le jury. Devant la physionomie de la finale, on serait tenté de leur donner raison, même si, avec des adversaires d’une telle qualité, les concurrents que je pressentais n’auraient pas, me semble-t-il, déparé.
Car les trois premiers erales de la ganaderia EL VELLOSINO LEDESMA (Salamanque) étaient d’une rare qualité frisant la bonté confondante. De plus, leurs armures permettaient un engagement total…
Les deux derniers, plus respectables en gabarit et cornes, furent moins collaborateurs de comportement, avec une charge très désordonnée et compliquée pour le premier ; de qualité mais longue à démarrer pour le deuxième.
Miguel CUARTERO a confirmé qu’il possédait le bagage technique le plus conséquent avec en plus un toréo parfois très inspiré. Facile, très facile face à son premier adversaire, il dut batailler face à la charge très désagréable et agitée du deuxième. Il réussit à placer des séries inespérées, en tout cas bien supérieures à la valeur de l’eral. Sa victoire est logique. Un léger bémol pour ses estocades qui semblent un hommage au célèbre « rincon d’Ordoñez » un soupçon plus bas. Le seul problème de ce type de concours résidant dans la différence d’expérience des participants.
J’ai trouvé TOMASITO mieux que la veille, surtout face à son deuxième adversaire ou il profita de la charge de classe pour dessiner des séries franchement bonnes. De plus, il fit preuve d’envie avec une puerta gayola engagée. Enfin, il sait communiquer avec le public.
N’oublions pas Mario GUIRAO, celui pour qui, finalement, ce bolsin aura été le plus profitable. Entre le samedi et le dimanche, il a démontré un enthousiasme réjouissant, s’est révélé excellent capeador, banderillero facile et muletero volontaire. Ce qui ne saurait occulter une technique à améliorer dans la perspective de combats autrement plus difficiles.
L’autre vainqueur du week-end, c’est l’aficion, la plus authentique, pas celles des ferias snobs hors de prix, mais plutôt celle des simples aficionados qui veulent encourager la base de la pyramide et soutenir les organisateurs qui oeuvrent dans ce but.
Temps frais et venteux mais sec, une courte averse en début de spectacle, trois heures de spectacle, environ deux cent cinquante spectateurs attentifs. Entrée générale : 11€ .
Vaches plutôt modestes de gabarit hormis les deux dernières, collaboratrices dans l’ensemble.
Raul SAEZ (E.T de Murcia) pratique un toreo imité du César Jimenez des débuts, c’est à dire, sans entrega en se regardant toréer mais décourageant vite les spectateurs de le regarder.
Alfonso ROBLES (E.T de Jaen ) posé, technique et intelligent dans sa manière de toréer, convaincant.
Marc Antoine ROMERO (E.T de Nîmes) entouré de toute la tribu, est grand, très, trop grand, ce qui le dessert face à de petites vaches. Si l’on ajoute une certaine raideur, on comprend que l’impression reste très froide.
Miguel CUARTERO (E.T de Zaragoza ) a fait d’entrée impression par une personnalité torera associée à une technique déjà affirmée. Technique et élégance, tout y était. Le meilleur.
TOMASITO (E.T d’Arles) très frêle d’aspect et au toreo semblant fragile, donna quelques séries élégantes mais profilées.
José AREVALO (E.T de Valencia )est l’exact contraire du précédent : gaillard comme Victor Mendes avec une toreria plus virile qu’élégante caractérisée par de l’aguante et de la vista.
Thomas CERQUEIRA (E.T de Béziers), emprunté à la cape, fut soporifique et marginal à la muleta.
Adrian ABAD (E.T de Malaga ) toreo plein d’afféterie, pas convaincant.
Mario GUIRAO (E.T d’Hagetmau ) a fait preuve de beaucoup d’envie, d’opportunisme, avec quelques séries vraiment bien à la muleta. Reste une technique à parfaire.
CALITA ( Mexique ) a laissé une très bonne impression, avec un toreo calme et maîtrisé, malgré un puntazo.
N’ayant pas les résultats au moment où j’écris ce compte-rendu, je livre ma propre sélection : Miguel CUARTERO, le meilleur sans conteste, je lui adjoindrais Alfonso ROBLES. Ensuite c’est plus compliqué mais CALITA me paraît le plus apte.
Suite demain…
Prions , croisons les doigts ou scrutons les prévisions selon que l'on soit croyant, superstitieux ou rationnel afin que le ciel épargne le secteur de Bougue ( au contraire de l'an dernier !) et que le Bolsin 2007 puisse se dérouler normalement . Quelque soit les circonstances , j' y serai .
J'aurais bien du m'en douter . Le ciel d'un gris bilbaino depuis le matin, la pluie allant de la bruine à l' averse aurait du me convaincre de ne pas me rendre à Aire-sur-Adour. Mais, les téléphones du comité des fêtes restant muets et ma naïveté intacte, j'ai quand même fait le voyage pour lire sur les guichets un papier où l'encre bleue et humide confirmait l'évidence : "Novillada du 1er mai annulée"...