De retour de Madrid, voilà comment je résumerai de manière lapidaire ces deux journées où, miraculeusement, il a plu avant et après les corridas, jamais pendant.
Vendredi : mauvaise prestation du lot d’ADOLFO MARTIN, faiblard, mansote et sans race, hormis le sixième qui permit de sauver la soirée de la médiocrité. EL FUNDI fit ce qu’il put de deux toros très désagréables. La faenita face au quatrième n’aurait amené qu’un salut timide mais le matador se jeta pour un estoconazo se jouant la vie et manquant la perdre. L’émotion suscitée fit tomber l’oreille. Diego URDIALES fit surtout preuve d’aguante car pour le reste, il s’enlisa sans toutefois sombrer dans le marais de la faible caste de son lot. Restait TALAVANTE que La Ventas attendait, et dut attendre jusqu’au dernier toro. Mais cela valait la peine d’attendre une faena pleine de temple et de rythme devant le seul toro possédant de la classe. La conclusion médiocre n’autorisa qu’un salut, au centre, vibrant mais l’examen s’avère réussi pour le torero qui s’est montré à la hauteur.
Samedi : là-aussi, les VICTORINO ont déçu une année de plus l’aficion madrilène. Heureusement pour le ganadero, LE CID a atténué cette mauvaise impression par deux faenas, surtout celle face au sixième où il fit une nouvelle démonstration de ses capacités à bien toréer, avec technique, sincérité, engagement et élégance. Qualités que la caste piquante du dernier toro rehaussa. Encore une ou deux oreilles perdues en route par la faute d’estocades incertaines, mais on finit par s’y habituer. Las Ventas reconnaissante lui donna une oreille pour le remercier de tout ce qu’il avait offert à cette San Isidro. Dure leçon pour les deux compañeros égarés là qui ont du regretter d’être au cartel. LOPEZ-CHAVES erra comme une âme en peine, incapable de comprendre et de maîtriser ses toros. Quant à FERRERA, c’est encore plus dur. Qu’il torée décentré, avec le pico, en permanence obligé de faire quatre ou cinq pas pour se replacer entre deux passes, rien d’étonnant, on est habitué. Mais que ses deux prestations, plus agitées qu’autre chose, aux banderilles, soit bien moins applaudies qu’une paire magistrale du BONI, excellent péon de la cuadrilla du CID, qui dut saluer sous l’ovation, voilà qui devrait le faire réfléchir…
Le récit détaillé de tout cela prochainement sur votre écran.